Traitements du séminome

En présence du cancer du testicule appelé séminome, on peut avoir recours aux options de traitement suivantes pour les différents stades. Les options de traitement peuvent dépendre du stade, du groupe pronostique (fondé sur le système de classification de l’International Germ Cell Cancer Consensus Group (IGCCCG) et des traitements administrés pour le cancer d’origine s’il est réapparu (récidive). Votre équipe de soins vous proposera des traitements en fonction de vos besoins et discutera avec vous afin d’élaborer un plan de traitement.

Stade 1

La chirurgie est le traitement principal du séminome de stade 1. Le type de chirurgie pratiqué est l’orchidectomie inguinale radicale, ou orchidectomie. Elle consiste à enlever le testicule et le cordon spermatique à travers une petite ouverture effectuée à l’aine. Cette opération se déroule habituellement dans le cadre du processus diagnostique. La chirurgie, suivie de la surveillance active, est le seul traitement nécessaire pour la plupart des hommes atteints d’un séminome de stade 1.

La surveillance active est l’option de traitement privilégiée après la chirurgie d’un séminome de stade 1 puisque le risque de réapparition du cancer est faible. Elle comporte des visites de suivi régulières et fréquentes puisqu’il faut vérifier l’apparition de signes et de symptômes de récidive. Les examens effectués lors de la visite comprennent un examen physique, des analyses sanguines afin de connaître le dosage des marqueurs tumoraux et des examens d’imagerie.

Si le cancer réapparaît, il le fait habituellement de 12 à 36 mois qui suivent la chirurgie. On administre un traitement quand des symptômes apparaissent ou quand le cancer change.

On peut proposer une radiothérapie après la chirurgie d'un séminome de stade 1 si vous n’êtes pas en mesure de faire toutes les visites de suivi régulières et fréquentes exigées pour la surveillance active. On dirige la radiation vers les ganglions lymphatiques situés à l’arrière de l’abdomen (rétropéritoine). Il arrive que les ganglions lymphatiques du bassin soient aussi traités par radiothérapie.

On peut proposer une chimiothérapie après la chirurgie d'un séminome de stade 1 si vous n’êtes pas en mesure de faire toutes les visites de suivi régulières et fréquentes exigées pour la surveillance active. Elle peut aussi être indiquée après la chirurgie en présence d'un dosage sanguin élevé des marqueurs tumoraux. La plupart des hommes reçoivent du carboplatine, qu’on administre par une aiguille insérée dans une veine (intraveineuse).

Stade 2

La chirurgie fait partie du traitement du séminome de stade 2. Le type de chirurgie pratiqué est l’orchidectomie.

On propose une surveillance active après la chirurgie d'un séminome de stade 2A si le dosage sanguin des marqueurs tumoraux n'est pas élevé.

On propose une radiothérapie après la chirurgie d’un séminome de stade 2A et de certains séminomes de stade 2B. On dirige la radiation vers les ganglions lymphatiques situés à l’arrière de l’abdomen et dans le bassin.

On propose habituellement une chimiothérapie après la chirurgie d’un séminome de stade 2. On peut avoir recours à la chimiothérapie si le cancer réapparaît après une radiothérapie. On administre la chimiothérapie par une aiguille insérée dans une veine (intraveineuse). On peut vous proposer l’une des associations chimiothérapeutiques suivantes :

  • BEP – bléomycine, étoposide (Vepesid) et cisplatine;
  • EP – étoposide et cisplatine;
  • VIP – étoposide, ifosfamide (Ifex) et cisplatine.

On a recours à l’association EP quand la bléomycine affecte les poumons (toxicité pulmonaire) ou qu'elle risque fortement de causer des dommages aux poumons.

Pour le séminome de stade 2C, l'association chimiothérapeutique employée dépend du pronostic de la tumeur, qui est fondé sur le système de classification de l’IGCCCG.

Les hommes dont la tumeur fait partie du bon groupe pronostique peuvent recevoir l’association BEP ou EP.

Les hommes dont la tumeur fait partie du groupe pronostique intermédiaire peuvent recevoir l’association BEP ou VIP.

Stade 3

La chirurgie fait partie du traitement du séminome de stade 3. Le premier type de chirurgie pratiqué est l’orchidectomie.

La chimiothérapie est un traitement standard du séminome de stade 3. On l’administre habituellement après une orchidectomie. On peut aussi avoir recours à une chimiothérapie avant la chirurgie si le cancer s’est déjà propagé et si les médecins confirment qu'il s'agit d'un séminome après avoir fait une biopsie des métastases. On administre la chimiothérapie par une aiguille insérée dans une veine. On peut vous proposer l’une des associations chimiothérapeutiques suivantes :

  • BEP – bléomycine, étoposide et cisplatine;
  • VIP – étoposide, ifosfamide et cisplatine;
  • EP – étoposide et cisplatine.

On a recours aux associations EP et VIP quand la bléomycine affecte les poumons (toxicité pulmonaire) ou qu'elle risque fortement de causer des dommages aux poumons.

L’association chimiothérapeutique employée dépend du pronostic, qui est fondé sur le système de classification de l’IGCCCG.

Les hommes dont la tumeur fait partie du bon groupe pronostique peuvent recevoir l’association BEP ou EP.

Les hommes dont la tumeur fait partie du groupe pronostique intermédiaire peuvent recevoir l’association BEP ou VIP.

Après la chimiothérapie, l’équipe de soins fera un suivi à l’aide d’examens d’imagerie afin de savoir s’il reste du cancer (maladie résiduelle) et s’il y a des signes de réapparition de la maladie.

Si on observe une lésion résiduelle après la chirurgie, les médecins surveilleront si elle grossit ou si elle change. On pourrait faire une TEP ou une biopsie, ou bien les deux, afin d’évaluer la lésion résiduelle. On ne proposera la chirurgie que si la lésion commence à croître ou si les résultats de la TEP demeurent fortement positifs au fil du temps pour indiquer la présence de cancer.

Récidive de séminome

La récidive d'un séminome signifie que le cancer réapparaît après avoir été traité. En présence d’une récidive de séminome, on peut avoir recours aux options de traitement suivantes.

La chimiothérapie est le traitement principal de la récidive du séminome. L’association d’agents chimiothérapeutiques à laquelle on a recours dépend des traitements administrés pour le cancer d’origine.

Si le séminome récidive, on proposera l’association BEP, EP ou VIP aux hommes qui ont reçu une radiothérapie après avoir subi une chirurgie comme premier traitement du cancer d'origine.

Aux hommes qui ont reçu l’association BEP ou EP comme premier traitement, on peut proposer une autre association chimiothérapeutique (chimiothérapie de rattrapage) par une aiguille insérée dans une veine. On pourrait vous proposer l’une des associations suivantes :

  • TIP – paclitaxel, ifosfamide et cisplatine;
  • VIP – étoposide, ifosfamide et cisplatine;
  • VeIP – vinblastine, ifosfamide et cisplatine.

On peut avoir recours à une chimiothérapie à forte dose à base de carboplatine et d’étoposide si le cancer du testicule réapparaît après avoir été traité par une chimiothérapie à dose standard ou une chimiothérapie de rattrapage. Après une chimiothérapie à forte dose, on fait une greffe de cellules souches pour remplacer celles qui ont été endommagées ou détruites par la chimiothérapie à forte dose. Les cellules souches employées lors de la greffe sont prélevées dans votre sang, ce qu’on appelle une autogreffe de cellules souches du sang périphérique.

On peut aussi avoir recours à la chimiothérapie comme traitement palliatif si le cancer réapparaît après l'administration de la plupart des autres traitements. On administre le traitement palliatif pour soulager les symptômes plutôt que pour traiter le cancer en lui-même. La chimiothérapie palliative qu’on peut administrer pour le séminome comprend ce qui suit :

  • étoposide par la bouche (voie orale);
  • gemcitabine et oxaliplatine ou paclitaxel par une aiguille insérée dans une veine.

On peut pratiquer une chirurgie pour enlever un séminome si celui-ci réapparaît après une chimiothérapie de rattrapage ou une chimiothérapie à forte dose avec greffe de cellules souches.

On peut administrer une radiothérapie si le séminome réapparaît lors de la surveillance active ou après une chimiothérapie à base de carboplatine. Le cancer doit se trouver seulement dans les ganglions lymphatiques à l’arrière de l’abdomen. La radiation est dirigée vers les ganglions rétropéritonéaux.

Si vous ne pouvez pas ou ne voulez pas recevoir de traitement du cancer

Vous pourriez envisager des soins qui vous permettent de vous sentir mieux sans traiter le cancer lui-même. Ce pourrait être parce que les traitements du cancer n’agissent plus, qu’il n’est plus probable qu’ils améliorent votre état ou que leurs effets secondaires sont difficiles à tolérer. D’autres raisons peuvent expliquer pourquoi vous ne pouvez pas ou ne voulez pas recevoir de traitement du cancer.

Discutez-en avec les membres de votre équipe de soins. Ils peuvent vous aider à choisir les soins et le traitement convenant à un cancer avancé.

Essais cliniques

Discutez avec votre médecin des essais cliniques sur le cancer du testicule qui sont en cours au Canada et qui acceptent des participants. Les essais cliniques visent à trouver de nouvelles méthodes de prévention, de détection et de traitement du cancer. Apprenez-en davantage sur les essais cliniques.

Révision par les experts et références

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  • American Cancer Society . Treatment Options for Testicular Cancer, by Type and Stage . 2018 : https://www.cancer.org/.
  • American Society of Clinical Oncology . Testicular Cancer: Treatment Options . 2017 .
  • BC Cancer Agency (BCCA) . Cancer Management Guidelines: Testis Pure Seminomas . 2013 : http://www.bccancer.bc.ca/.
  • Hamilton RJ, Canil C, Shrem NS, et al. Canadian Urological Association consensus guidelines: Management of testicular germ cell cancer. Canadian Urological Association Journal. 2022: 16(6):155–173. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9245964/.
  • National Cancer Institute . Testicular Cancer Treatment (PDQ®) – Health Professional Version . Bethesda, MD : National Cancer Institute ; 2018 : https://www.cancer.gov/.
  • National Comprehensive Cancer Network . NCCN Clinical Practice Guidelines in Oncology: Testicular Cancer (Version 2.2018) .
  • Pagliaro LC and Logothetis CJ . Cancer of the testis. DeVita VT Jr, Lawrence TS, & Rosenberg SA. Cancer: Principles & Practice of Oncology. 10th ed. Philadelphia: Wolters Kluwer Health/Lippincott Williams & Wilkins; 2015: 70:988-1004.
  • Wood L, Kollmannsberger C, Jewett M, et al . Canadian consensus guidelines for the management of testicular germ cell cancer. Canadian Urological Association Journal. Montreal: Canadian Urological Association; 2010.
  • Zach E . Testicular cancer. Yarbro CH, Wujcki D, Holmes Gobel B, (eds.). Cancer Nursing: Principles and Practice. 8th ed. Burlington, MA: Jones and Bartlett Learning; 2018: 69:1955-1978.

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