Traitement de la leucémie promyélocytaire aiguë

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La leucémie promyélocytaire aiguë (LPA) est un sous-type de leucémie myéloïde aiguë (LMA). Son traitement est un peu différent de celui des autres sous-types de LMA, mais il comporte également les phases d'induction, de consolidation et d'entretien.

L'induction est la première phase du traitement. Le but de l'induction est de détruire toutes les cellules leucémiques (cellules blastiques, ou blastes) présentes dans le sang et d'en réduire le nombre dans la moelle osseuse de sorte qu'il redevienne normal. On peut également administrer un traitement ciblé si les cellules cancéreuses sont porteuses de certaines mutations génétiques.

La consolidation est la deuxième phase du traitement, qu'on fait après l'induction. Le but est de continuer à débarrasser le corps des cellules leucémiques encore présentes mais qu'on ne peut pas voir. On donne la chimiothérapie par cycles comportant des périodes de repos. On peut également administrer un traitement ciblé en présence de certaines mutations génétiques.

L'entretien est la troisième phase du traitement. Elle suit la consolidation et comprend une chimiothérapie à faible dose qu'on administre sur une plus longue période.

Les médicaments et traitements spécifiques auxquels on a recours pour les différentes phases du traitement de la LPA varient selon que votre risque est faible ou élevé ou que vous avez des troubles cardiaques.

Le risque est faible si le nombre de vos globules blancs (GB) est inférieur ou équivalent à 10 000/mm³.

Le risque est élevé si le nombre de vos GB est supérieur à 10 000/mm³.

Traitement d’induction

L'induction est la première phase du traitement administré pour une LPA récemment diagnostiquée. Le traitement d’induction est aussi appelé traitement d’induction de la rémission. Le but du traitement d’induction de la LPA est de traiter toutes les cellules leucémiques présentes dans le sang et la moelle osseuse et d’engendrer une rémission, ou réponse, complète.

Votre équipe de soins vous proposera des traitements d'induction en fonction de vos besoins et discutera avec vous afin d'élaborer un plan de traitement. Le traitement d'induction comprend habituellement l'administration d'un acide tout-trans rétinoïque (ATRA) et d'une chimiothérapie. L'ATRA est un médicament qui provient de la vitamine A. On doit le faire suivre d’autres agents chimiothérapeutiques ou l'y associer pour engendrer une rémission, ce qui peut prendre environ 2 mois.

En chimiothérapie, on a recours à des médicaments anticancéreux pour détruire les cellules cancéreuses. Le choix des agents chimiothérapeutiques qu'on associera dépend du risque du cancer, soit faible ou élevé. On pourrait aussi administrer un médicament ciblé appelé gemtuzumab ozogamicin (Mylotarg).

Le traitement d'induction de la LPA peut comprendre ce qui suit :

  • ATRA et trioxyde de diarsenic (ATO);
  • ATRA et idarubicine ou daunorubicine (Cerubidine);
  • ATRA, idarubicine ou daunorubicine et ATO;
  • ATRA, ATO et gemtuzumab ozogamicin;
  • ATRA et idarubicine ou daunorubicine avec ou sans cytarabine.

On fait habituellement une biopsie de la moelle osseuse environ un mois ou deux après qu'on ait commencé le traitement. Une fois que la LPA est en rémission, le traitement de consolidation peut débuter.

Apprenez-en davantage sur la chimiothérapie de la LMA et le traitement ciblé de la LMA.

Traitement de consolidation

La consolidation est la deuxième phase du traitement administré pour la LPA. Elle débute une fois que la LPA est en rémission. Le traitement de consolidation est aussi appelé traitement post-rémission. Le but du traitement de consolidation de la LPA est de traiter toutes les cellules leucémiques encore présentes dans le sang ou la moelle osseuse une fois la rémission atteinte. On y a recours pour maintenir une rémission complète et prévenir la rechute.

Votre équipe de soins vous proposera un traitement de consolidation en fonction de vos besoins et discutera avec vous afin d’élaborer un plan de traitement. On administre généralement les mêmes médicaments que lors de l'induction. Le traitement de consolidation dure habituellement plusieurs mois, selon les médicaments employés.

En chimiothérapie, on a recours à des médicaments anticancéreux pour détruire les cellules cancéreuses. Le choix des agents chimiothérapeutiques qu'on associera dépend du risque du cancer, soit faible ou élevé. On pourrait aussi administrer un médicament ciblé appelé gemtuzumab ozogamicin.

Le traitement de consolidation de la LPA peut comprendre ce qui suit :

  • ATRA et trioxyde de diarsenic (ATO);
  • ATRA et gemtuzumab ozogamicin;
  • ATO et gemtuzumab ozogamicin;
  • ATRA et idarubicine, mitoxantrone ou daunorubicine;
  • ATRA et ATO avec ou sans gemtuzumab ozogamicin;
  • ATO, ATRA et idarubicine ou daunorubicine avec ou sans cytarabine.

Apprenez-en davantage sur la chimiothérapie de la LMA et le traitement ciblé de la LMA.

Traitement d’entretien

L'entretien est la troisième phase du traitement de la LPA. Le but du traitement d’entretien de la LPA est d’empêcher les cellules leucémiques de réapparaître (rechute). Ce ne sont pas tous les plans de traitement de la LPA qui doivent comporter la phase d'entretien.

On administre habituellement le traitement d'entretien pendant 1 ou 2 ans. Les associations de médicaments auxquelles on a le plus souvent recours pour l'entretien comprennent celles-ci :

  • ATRA;
  • ATRA et méthotrexate;
  • ATRA et mercaptopurine.

Apprenez-en davantage sur la chimiothérapie de la LMA.

Traitement de la LPA en rechute ou réfractaire

Une LPA est en rechute (récidivante) quand elle réapparaît après avoir été traitée et avoir atteint la rémission.

La LPA réfractaire est une leucémie qui n’a pas répondu au traitement. La rémission complète n’a pas été atteinte parce que la chimiothérapie n’a pas détruit suffisamment de cellules leucémiques.

La LPA en rechute tout comme la LPA réfractaire nécessitent d’autres traitements pour parvenir à la rémission complète.

Votre équipe de soins vous proposera des traitements en fonction de vos besoins et discutera avec vous afin d’élaborer un plan de traitement. Voici certains des facteurs qu'on prend en considération :

  • votre âge;

  • votre santé;
  • la durée de la rémission;
  • les traitements déjà reçus.

Les traitements administrés pour une LPA en rechute ou réfractaire comprennent ceux-ci :

  • chimiothérapie à base de daunorubicine, d'idarubicine ou de mitoxantrone;
  • ATO avec ou sans ATRA;
  • ATO, ATRA et chimiothérapie (daunorubicine, idarubicine ou mitoxantrone) ou traitement ciblé (gemtuzumab).

On peut aussi envisager la greffe de cellules souches pour une LPA si on est parvenu à une deuxième rémission.

Apprenez-en davantage sur la chimiothérapie de la LMA, le traitement ciblé de la LMA et la greffe de cellules souches pour la LMA.

Traitement de soutien

Le traitement de soutien est important lors de chaque phase du traitement de la LPA. On y a recours pour gérer les complications qui surviennent habituellement à cause des traitements de la LPA et de la maladie même.

Les traitements de soutien administrés pour une LPA en rechute ou réfractaire peuvent comprendre ceux-ci :

  • des antibiotiques et des antifongiques pour traiter les infections;
  • des facteurs de croissance pour aider la moelle osseuse à se rétablir de la chimiothérapie (la chimiothérapie peut affecter la moelle osseuse de sorte qu'elle ne produit pas suffisamment de cellules sanguines saines, ce qui peut accroître le risque d’infection);
  • des transfusions de globules rouges, de plaquettes, de plasma frais congelé et de cryoprécipité (produit qui remplace les facteurs de coagulation).

Apprenez-en davantage sur le traitement de soutien.

Traitements du syndrome de différenciation

Le syndrome de différenciation est une complication causée par l'ATRA, et elle peut aussi survenir avec l'ATO. On l’observe le plus souvent lors du premier cycle de traitement à base de ces médicaments.

Les symptômes du syndrome de différenciation comprennent ceux-ci :

  • fièvre;
  • gain de poids;
  • enflure causée par une accumulation de liquide dans le corps (œdème);
  • accumulation de liquide autour des poumons (épanchement pleural);
  • accumulation de liquide autour du cœur (épanchement péricardique);
  • troubles respiratoires;
  • pression artérielle basse.

Si les symptômes du syndrome de différenciation sont légers, on peut habituellement continuer de prendre de l'ATRA ou de l'ATO. Les médecins prescrivent aussi un stéroïde, comme la dexaméthasone (Decadron, Dexasone), pour aider à gérer les effets secondaires.

Si le syndrome de différenciation est grave, les médecins cesseront d’administrer de l'ATRA ou de l'ATO et donneront plutôt des stéroïdes jusqu’à ce que les symptômes disparaissent. Si les stéroïdes ne sont pas efficaces, les médecins pourraient essayer la chimiothérapie dans le but de soulager les symptômes du syndrome de différenciation.

Essais cliniques

Demandez à votre médecin s’il y a des essais cliniques en cours au Canada pour les personnes atteintes d’une LMA. Les essais cliniques visent à trouver de nouvelles méthodes de prévention, de détection et de traitement du cancer. Apprenez-en davantage sur les essais cliniques.

Révision par les experts et références

  • Robert Turner, MD, FRCPC
  • John Storring, MD, CM
  • National Comprehensive Cancer Network. NCCN Guidelines for Patients: Acute Myeloid Leukemia. 2020.
  • Kotiah SD. Medscape Reference: Acute Promyelocytic Leukemia (APL) . WebMD LLC; 2021: https://www.medscape.com/.
  • Alberta Health Services. Clinical Practice Guideline: Acute Myeloid Leukemia. Edmonton: 2019: https://www.albertahealthservices.ca/.
  • American Society of Clinical Oncology (ASCO) . Cancer.net: Leukemia – Acute Myeloid . 2017 .
  • National Comprehensive Cancer Network. NCCN Clinical Practice Guidelines in Oncology: Acute Myeloid Leukemia (Version 3.2021). 2021: https://www.nccn.org/home.
  • American Cancer Society. Treating Acute Myeloid Leukemia (AML) . 2018: https://www.cancer.org/.
  • PDQ® Adult Treatment Editorial Board. Acute Myeloid Leukemia Treatment (PDQ®) – Health Professional Version. Bethesda, MD: National Cancer Institute; 2021: https://www.cancer.gov/.

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